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ENTRETIENS

Depuis 2017 j’interviewe pour la revue d’a des architectes importants du paysage national ou international par leur production ou leurs prises de position. Si l’on excepte la prériode de la pandémie où ces conversations ont été enregistrées en distanciel, je me suis toujours rendu dans les ateliers et les agences pour pouvoir observer quelques instant ces professionnels dans leur milieu, avant de commencer à parler avec eux. Ces entretiens sont des reconstructions de conversations à l’emporte-pièce dans lesquelles les phrases ne sont jamais achevées, la parole parfois impoliment coupée, la contraction insistante. Les questions passent du coq à l‘âne - certains s’en offusquent, Tadao Ando s’est levé pour partir - d’autres laissent s’établir des complicités et se livrent à certaines confidences... L’important étant de sortir du discours préfabriqué dans lequel la plupart des architectes se complaisent et que des choses soient vraiment dites. Des choses qui peuvent malheureusement être censurées lors de la relecture par l’intéressé ou son service de presse. Un travail d’écriture, même de mise de scène, commence ensuite. La parole de l’interviewer s’estompe pour que tout puisse se jouer, à quelques relances près, dans celle de l’interviewé comme si on l’entendait... Du chaos sonore originel nait un retour sur le parcours, une mise au jour des fondements parfois seulement implicites de la démarche, une réflexion sur les projets jugées les plus importants et leur réception et quelques anecdotes...

Alors que se prépare l’entretien en distanciel, j’essaie de rassembler tous mes souvenirs des constructions d’Álvaro Siza : un voyage au Portugal dans les années 1980 pour voir ses logements sociaux à Porto, d’autres plus récents pour le musée d’Art contemporain de Serralves, l’école d’architecture ou un pavillon de l’Exposition universelle de Lisbonne et, enfin, un séjour à Porto Alegre pour visiter la Fondation Iberê Camargo. Mais déjà mon écran témoigne d’une certaine fébrilité. Je reconnais intuitivement Anabela, son assistante, qui s’affaire avec d’autres collaborateurs masqués autour d’une chaise vide. Lentement, l’architecte de 87 ans s’en approche et vient s’y asseoir, devant de hautes piles de dossiers…

ÉCOUTER, VOIR

 Entretien avec Alvaro Siza - da n°291

REPENSER LE LIEN DE L'INDIVIDU À LA COMMUNAUTÉ

Entretien avec Herman Hertzberger - da n°279

Tout essoufflé par l’escalier, je pousse la porte du deuxième étage d’un petit immeuble de la Gerard Doustraat, à Amsterdam, et je pénètre dans l’agence d’Herman Hertzberger. Assis à une table banalisée parmi les autres collaborateurs en train de dessiner face à leur écran, un vieux monsieur se lève, vient vers moi, me regarde d’un air ému et me confie immédiatement, après les formules de politesse d’usage : « J’ai 87 ans et j’arrêterai de travailler quand je ne pourrai plus monter jusqu’ici… »

À peine après avoir franchi le seuil de l’agence, je le reconnais, dans cet espace étrangement resserré, en train de travailler avec un collaborateur. J’essaie de l’approcher mais quelqu’un me fait signe de rebrousser chemin et de monter dans la salle de réunion du dernier étage où m’attendent Yukiko Chiche, la traductrice, et Monica Lebrao Sendra de l’Institut français. En me retournant, j’aperçois un gant de boxe en cuir rouge suspendu contre un mur gris de béton poli et je me hisse sur un escalier très étroit surplombant l’atrium de l’entrée. Son ascension ravive la sensation de vertige ressentie il y a très longtemps dans la maison La Roche de Le Corbusier, que je pensais avoir complètement oubliée…

L'ARCHITECTURE DE L'EXISTENCE

Entretien avec Tadao Ando - da n°282

Non, cette fois-ci je ne retrouverais pas Bernard Tschumi au Rouquet, boulevard Saint-Germain, le café en partie réaménagé par son père dans les années 1950. La pandémie l’isole à New York. Mais c’est bien lui qui apparaît sur mon écran, devant une bibliothèque sombre et carrée laissant fuir d’un côté une perspective lumineuse

TRANSGRESSIONS

Entretien avec Bernard Tschumi - da n°284

Renzo Piano nous reçoit dans son agence à Paris, dans une pièce remplie de livres qui savent absorber les sons et où tombe une lumière égale, filtrée par une toile blanche. Des plantes, du mobilier de jardin viennent compléter le dispositif, tandis qu’à travers les cloisons vitrées nous voyons ses collaborateurs s’affairer dans une ambiance policée…

DE L'INTÉGRITÉ

Entretien avec Renzo Piano - da n°269