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LIVRES

Mes livres correspondent souvent à des monographies - Marc Barani, Frédéric Borel, Christian Hauvette, Kengo Kuma, Lacaton et Vassal, Josep Lluis Matteo... - des catalogues d’exposition comme : La ville en éclats en 1997 ou Athènes 2002 : Réalisme absolu, publié à l’occasion de l’exposition au Pavillon Grecs lors de la 8e Biennale internationale d’architecture de Venise dont j’étais le commissaire et le scénographe. Des projets d’étudiants encadrés en master à l’ENSAV sur des urgences contemporaines - montée des eaux, pollution, décroissance...- édités par l’atelier international du Grand Paris. Mais aussi des manifestes comme Les 4 concept fondamentaux de l’architecture contemporaine (2011), La ville sans dehors (2000) ou Les villes de la puissances (2000).

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FRÉDÉRIC BOREL

Silvana editorale - mai 2019

Ici, de hauts immeubles se dressent comme des personnages de scènes muettes, là, ce sont des constructions qui se développent sur elles-mêmes à partir d’un mode de composition trés prémédité, tandis que, plus loin, s’étendent de vastes panoramas à l’échelle du territoire, des hérissements de tours énigmatiques, des rochers fracturés, des soulévements et des valses immobiles de plaques tectoniques fragmentées. « Figures », « Objets », « Paysages » : ce livre vous invite à un parcours à travers les projets et les réalisations récentes de Frédéric Borel, Grand Prix national de l’architecture en 2010. Vous comprendrez comment ces différents types de dispositifs formels s’immiscent, quelles que soient leurs fonctions, dans les contextes les plus divers – centres-villes denses, plateaux en déshérence, mégalopoles lointaines – pour les réenchanter. Et vous rentrerez dans le secret de leur conception, en observant l’architecte au travail, ajustant et assemblant les pièces de carton nécessaires aux multiples maquettes d’étude qui envahissent son atelier. Ces dernières simulent trés précisément les réalisations qui iront au chevet des villes héritées du XXe siècle, pour leur apporter l’émotion et la poésie dont elles semblent cruellement dénuées.

KENGO KUMA: A LAB FOR MATERIALS

The Japan Architect 109 - printemps 2018

Pierre et métal unis dans d'étranges noces ; accumulation de barreaux de cyprès entretenant de secrètes correspondances avec les constructions animales ; claies filtrants la lumière pour permettre une passation fluide de la clarté à l'ombre... L'architecture de Kengo Kuma semble nous promettre un monde dans lequel les oppositions seraient dénouées et où les choses développeraient librement entre elles de multiples connivences pour vivre en harmonie. Une démarche qui semble reposer sur trois principes fondamentaux. D'abord une réflexion sur les subtiles parentés qui subsistent entre les matériaux les plus éloignés les uns des autres. Ensuite un questionnement sur la propension de chaque individu à s'engager physiquement dans la transformation de son environnement. Enfin une attention extrême aux corps, aux sensations autour desquels l'architecture semble se tisser comme un vêtement. 

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La démarche de Josep lluis Mateo semble très attentive aux forces et aux puissances invisibles - sociales, telluriques ou climatiques - qui modèlent nos villes et notre territoire. Mais elle reste essentiellement le travail d'un constructeur, qui à travers ses projets cherche à développer une vision personnelle fondée sur quelques fondamentaux de l'art de bâtir.

FACTS JOSEP LLUÍS MATEO

Actar Publishers - 2016

ATELIER MARC BARANI

En blanco - 2015

De nombreux mots viennent tout de suite à l'esprit lorsque l'on évoque l'architecture de marc Banari : rigueur, simplicité, efficacité, puissance, archaïsme, respect du paysage...

Pour notre part nous n'en retiendrons que trois qui, en se complétant les uns les autres, permettent de qualifier assez précisément cette démarche qui, tout en s'inscrivant apparemment dans une modernité blanche, incube des ruptures radicales. Territoire, masse, infrastructure : trois mots relativement exclusifs. Parce que le territoire n'est pas la ville et permet d'envisager un au-delà de l'espace urbain. La masse n'est pas l'objet auquel les architectes modernes nous avaient habitués : elle porte en elle quelque chose de profondément neutre. Quant à l'infrastructure, plus fondamentale et secrète, elle s'enfouie en réseau et opère en amont une première détermination de l'espace permettant l'émergence des structures et des volumes.

CHRISTIAN HAUVETTE

Archives d'architecture moderne, Bruxelles - 2015

Le parcours de Christian Hauvette semble aller de réalisations parfois expressives - on se rappellera de la crèche de la rue Saint-Maur à Paris, de l'École Louis Lumière de Fort-de-France en Martinique - vers des productions toujours aussi complexes mais plus intenses, qui semblent rayonner pour qui sait les regarder d'une invisible lumière interne.

LACATON & VASSAL STRATEGIES OF THE ESSENTIAL

Arquitectura Viva - 2014

L'architecture d'Anne Lacaton et de Jean-Philippe Vassal semble porter au paroxysme la notion de confort, l'une des valeurs fondamentales du mouvement moderne. Leurs réalisations, résolument non formelles, se présentent comme des couveuses capables d’assurer le développement optimal de multiples manières de vivre différentes.

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Les étudiants de Versailles et de Chulalongkorn ont travaillé sur la décroissance. Ils ont imaginé des scénarios pour deux villes patrimoniales en déshérence : Bourges, en France, dont les espaces publics sont envahis par les automobiles, et Nan en Thaïlande, dont les façades délaissées se recouvrent d'affiches publicitaires...

Certaines équipes ont accéléré les processus d'entropie engagés sur ces sites. Elles ont exagéré les coulées vertes, ramené les champs dans les quartiers en friche pour vivre positivement cette dégénérescence .

Les autres, au contraire, ont tablé sur une croissance différente. Elles ont anticipé, ici, la construction d'une ligne de TGV, là, d'une autoroute internationale reliant la Thaïlande à la Chine ou elles ont cherché à intensifier le calendrier événementiel de ces deux agglomérations pour concevoir des manifestations religieuses, culturelles, politiques, sportives ou festives permanentes.

Chaque projet raconte une histoire. Ce livre peut se feuilleter comme un recueil de nouvelles qui nous renseignent cependant sur l'une des pathologies de la ville d'aujourd'hui qui pourrait devenir l'atout majeur de demain.

SCÉNARIOS POUR VILLES EN DÉCROISSANCE

Éditions maison de l'architecture du Centre, Orléans - 2014

TERRITOIRES LIQUIDES

Éditions atelier international du Grand Paris - 2013

Pour ce workshop organisé et publié par l'Atelier International du Grand Paris, Richard Scoffier a poussé ses étudiants de l'École d'Architecture de Versailles et de l'Université d'Architecture de Chulalongkorn à réfléchir sur deux territoires en crise. Deux "territoires liquides" obligés de changer rapidement d'affectation pour survivre aux mutations du monde contemporain.

Ils ont ainsi travaillé sur Si Chang, une île du Golfe de Thaïlande qui souhaiterait changer de visage pour séduire les touristes qui font la richesse du pays. Et sur Pierrelaye, une commune agricole dont les champs, empoisonnés par leur propre système d'épandage, sont aujourd'hui condamnés à la reforestation.

Les équipes ont chacune isolé un des composants essentiels de ces sites en déshérence : exploitations agricoles, enclaves industrielles, faune spécifique, climat, réseau routier... Elles ont ensuite imaginé des stratégies capables de métamorphoser de fond en comble ces paysages.

Ville des singes ou des Robinsons, ville de la luxure ou du recyclage : ces scénarios pour espaces délaissés peuvent se lire comme autant de suites ou de prolongements aux villes invisibles d'Italo Calvino.

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LA VILLE AMPHIBIE

Éditions atelier international du Grand Paris - 2012

Les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles et de l’Université de Chulalongkorn se sont penchés sur les mutations architecturales et urbaines induites par la construction en zones inondables : perte du sol de référence, habitations autarciques, nouveaux espaces de connexion et de communication...
Ils ont proposé des aménagements sur deux sites inondables distincts : la péninsule de Bang Krachao, une anse de la Chao Phraya à Bangkok, et l’Île-Saint-Denis lovée dans un méandre de la Seine, près de Paris. Chacune des 7 propositions présentées dans l’ouvrage isole une particularité commune à ces deux lieux : faune et flore spécifiques, insularité, accès possible par véhicule ou par bateaux, perte du sol de référence, ballet des barges et des péniches, axes très fréquentés, berges constellées d’éléments portuaires... Elle développe ensuite cette singularité dans un projet parfois à la limite de l’utopie : centrales d’énergie douce intégrées à une réserve écologique, espaces enclavés, marinas, habitations hors-sol, ponts urbanisés, zone protégée par un mur d’enceinte dont les percements régulent les échanges avec l’extérieur, quartiers pensés comme des plates-formes portuaires...

Ces projets témoignent des potentialités des sites inondables comme de l’inventivité et de l’enthousiasme des futures générations d’architectes.

LES QUATRE CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L'ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

Éditions Norma, Paris - 2011

Ce livre donne des clés pour comprendre l'architecture d'aujourd'hui. Il met en parallèle des édifices emblématiques de l'architecture contemporaine avec quatre type de transformations majeures qui révolutionnent notre environnement.

Les objets qui, du téléphone portable à l'ordinateur, en passant par les appareils électroménager, renversent la relation de subordination qui les lient à leurs utilisateurs.

Les écrans et les affiches qui s'immiscent dans la ville traditionnelle et tendent à l'aplatir aux deux dimensions d'une surface.

Les mi-lieux et les non-lieux qui germent en tous les point de la planète et contaminent des sites pensées de génération en génération comme l'expression d'une identité et d'une culture spécifique, pour mieux les niveler et les uniformiser.

Les évènements qui, scandés par les journaux, la radio et la télévision, imposent une nouvelle forme de temporalité soumise à la loi de l'instant qui se substitue au temps fondé sur la succession du passé, du présent et du futur.

Ces quatre types de transformations ne doivent pas être rejetés au non d'une morale ou de valeurs transcendantes, ils sont la morale implicite et les valeurs immanentes de notre monde. L'auteur explique comment certaines démarches architecturales ont commencé, consciemment ou inconsciemment, à collaborer avec ces nouvelles puissances qui modèlent, pour le meilleur et pour le pire, notre contemporanéité.

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Dans ce hors série "d'a", il est question d'un entre-deux, ni ville, ni campagne, placé entre mer et montage. Un espace incertain où, cachées parmi les arbres et libérées de nombreuses contraintes, des architectures ordinaires ont trouvé un milieu favorable pour se développer librement et parvenir à exprimer avec beaucoup d'acuité l'esprit de leurs décennies. 

SOPHIA-ANTIPOLIS «QUARANTE ANS» D'ARCHITECTURE

d'A hors-série, Bruxelles - 2010

CHRISTIAN HAUVETTE ARCHITECTE, PALAIS, MACHINES, HABITATIONS

Archives d'architecture moderne, Bruxelles - 2015

Forme à redans unifiée par un ruban homogène de métal perforé, parallélépipède arbitrairement sectionné pour s'insérer dans le trapèze d'une parcelle parisienne, immeuble classique révélant le triangle isocèle d'un espace résiduel, temple grec dans un champs de vignes... Ces constructions méticuleusement composées témoignent souvent d'un humour acide et décalé. D'une rationalité exemplaire, elles semblent résulter d'un mouvement de fond produit par l'engrenage d'un nombre incalculable de microscopiques rouages.

Alors que la plupart de ses confrères cherchent à s'emparer de la réflexion sur la ville, Christian Hauvette semble s'en désintéresser, comme si elle était par avance condamnée. Il s'est depuis longtemps attaché à élaborer des machines savantes, toujours empreintes d'une indifférence presque aristocratique aux sites dans lesquels elles s'insèrent. Ses constructions tirent d'abord leur légitimité de leur propre cohérence interne et apportent ensuite rétroactivement un peu d'ordre, un peu de cohésion dans un chaos où d'autres intentions architecturales étendent conflictuellement leurs zones d'influence. Ce sont des objets qui "objectent", comme pour mieux résister à l'entropie des villes et des paysages.

FRÉDÉRIC BOREL

Éditions Norma, Paris - 2004

Longs volumes totémiques, masques en apesanteur, jaillissements de plans colorés ou parallélépipèdes furtifs, les édifices de Frédéric Borel s'apparentent à des sculptures habitables, marquant le caractère onirique du paysage. Le parcours physique, développé pour le PAN XIII « Construire la banlieue », devient purement optique dans les scénographies presque baroques des réalisations parisiennes. Les grandes figures anthropomorphiques des premières opérations s'allongent en masses abstraites pour former le siège social d'EDF à Puteaux ou l’université d'Agen. De même le rapport au sol, abordé rue Oberkampf, est approfondi dans le palais de justice de Laval avant d’être au centre de la conception de l'immeuble de la rue Pelleport. Interrogeant les notions essentielles d'usage, de lumière et de forme, l’ouvrage se termine sur les derniers projets urbains qui montrent que ces jeux de volumes libres luttant contre l’univers haussmannien ou les banlieues en crise, loin d’être de simples gestes iconoclastes, dessinent les prémices d'une cité utopique, plus ouverte et généreuse.

ATHÈNES 2002 : RÉALISME ABSOLU

Éditions Futura, Athènes - 2002

Les objets architecturaux, à la fois de plus en plus sophistiqués et autistiques, ne constituent plus l'avenir de l'architecture, qui reste essentiellement concerné par la ville, sa capacité à se renouveler, à s'étendre, à mettre en relation.

Plutôt que de présenter des oeuvres singulières, nous avons donc délibérément choisi de montrer Athènes. Pas l'Athènes antique où chacun, ne serait ce qu'en rêve, a été un jour invité ; mais l'Athènes contemporaine qui gît entre l'Acropole et l'Hymette, entre Pirée et le Lycabette, cette conurbation interstitielle en perpétuelle transformation, que personne ne veut voir, ni ne veut connaître.

Nous voulons rendre compte de la fascinante beauté de cette agglomération, sans pour autant sombrer dans une apologie complaisante du chaos. Comme la théorie architecturale de l'Age était Classique était hantée par la question de l'imitation de la nature, celle d'aujourd'hui se doit d'interroger cette ville blanche, neutre, indifférente, qui se pose à son tour comme l'horizon indépassable de nos existences. Ces accumulations irraisonnées de séquences spatiales et de constructions complexes qui ne semblent surgir spontanément, sans jamais avoir été conçues ni projetées par quiconque, n'en demeurent pas moins tributaires d'une pensée qui nous conditionne et que nous nous devons d'approcher si nous voulons refonder demain l'acte architectural.

D'Aspropyrgos à Pérama, de Keratsini à Ano Liossia, la périphérie athénienne semble élaborer spontanément, presque sauvagement, un nouvel ordre urbain. Echafaudages permanents, capteurs solaires, antennes paraboliques, Jeeps : une ville évanescente, sans infrastructures, émerge lentement pour réaliser les utopies les plus négatives des avant-gardes radicales des années soixante. Véritable laboratoire d'un monde en gestation, elle répond aussi à la fin de tout espoir de communauté fusionnelle. Renonçant à l'ordre, à la planification, au pouvoir, elle s'affirme comme un champ secoué de spasmes, comme l'espace de l'affrontement sans merci de puissances privées, et annonce cette ville sans dehors qui s'avance et ferme désormais notre horizon.

LA VILLE SANS DEHORS 

Éditions Futura, Athènes - 2000

LES VILLES DE LA PUISSANCE

Éditions Jean-Michel Place, Paris - 2000

De Los Angeles à Bogota, d'Athènes à Calcutta, l'espace public disparait inexorablement pour laisser la place à une privatisation sauvage. Comme si la seule chose que les citoyens de toutes les villes contemporaines avaient encore à se mettre en commun était l'impossibilité, la haine ou le rejet de toute communauté. Ni politique, ni religieuse, ni industrielle ; la ville de demain peut-elle être projetée, construite ? Comment repenser l'espace public là où le social reste désespérément muet, incapable d'exposer l'essence de son lien ? Le projet d'architecture, qui se pose comme un acte de rassemblement, est-il encore possible dans un univers physique et mental dont les éléments partent en éclats ?

Telles sont les questions abordées par cet ouvrage qui s'achève en commentant les projets présentés dans le cadre de l'exposition "La ville en éclats". Cette manifestation itinérante, organisée par l'auteur (avec Takis Koubis), a été montée à l'École des Beaux-Arts d'Athènes en septembre-octobre 1997 et à Paris, à l'École Spéciale d'Architecture, en février-mars 2000.

SCÈNES D'ATELIER, ENTRETIEN AVEC CHRISTIAN DE PORTZAMPARC

Centre George Pompidou, Paris - 1996

Comment définir la beauté en architecture aujourd’hui ? Cette question anodine laisse la plupart des praticiens sans voix, comme si elle générait une angoisse indéfinissable. Il semble pourtant que si le beau en architecture fait problème aujourd’hui c’est à cause d’une inadéquation manifeste entre les critères utilisés pour le reconnaître et ceux qui lui permettent de se manifester.

2019

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© 2023 Richard Scoffier

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