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© Photo : Leni Riefenstahl

IMMERSION

CONFÉRENCE - PROCHAINEMENT 

Les piscines peuvent être considérées comme de grands bassins placés dans les espaces urbains pour permettre à leurs habitants de nager et de se détendre en suspension dans l’eau, comme libérés des lois de la pesanteur par la poussée d’Archimède. Des équipements qui s’inscrivent dans l’histoire de l’humanité puisqu’ils descendent des bains et des thermes de l’antiquité romaine, ces édifices publics monumentaux où les corps des citoyens étaient entretenus dans les palestres, mais surtout méticuleusement lavés et transformés : les cheveux étaient coupée et les hommes rasés, les femmes épilées. Des interventions rituelles opérées dans des salles ornées de mosaïque et proches des mutilations sacrificielles, exigés dans toutes les civilisations par la vie en société. Des pratiques laïques qui entretiennent des correspondances avec les cérémoniels religieux plus tardifs et toujours liés à l’eau comme les baptêmes dans les baptistères ou les ablutions avant la prière dans les cours des mosquées. Sans oublier qu’un bain qu’il soit pris dans une baignoire où dans une piscine olympique fait toujours implicitement référence à l’existence humaine prénatale... C’est à travers ces filtres que nous analyserons des projets de piscines contemporaines : en commençant par les coques en béton précontraint de Roger Taillibert à Chamonix qui semblent reconstituer l’espace amniotique d’avant la naissance et en terminant par les eaux noires de la piscine souterraine du Club Blanche réalisé par Franck Hammoutène qui invoque le cours du Styx, le fleuve mythique emprunté par les morts pour rejoindre le royaume des ombres...

© 2023 Richard Scoffier

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